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Tchad: le Président Idriss Déby va-t-il laisser mourir l’artiste Kaar Kaas Sonn gréviste de la faim ?

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KAAR KAA SONN---07-06-2013 15-20-07
Au quatrième jour de grève de la faim de l’artiste Kaar Kaas Sonn pour protester contre les arrestations arbitraires au Tchad, ça commence à « vibrer les consciences », … mais le corps déjà chétif de l’artiste commence à se déshydrater même si sa tension est encore normale. 
Combien de temps encore le Président Déby va rester sourd à la mobilisation des tchadiens ?
Déjà un mois de détention pour les journalistes Eric Topona et Moussaye Avenir de la Tchiré et plus de deux mois pour l’écrivain et blogueur Jean Laokolé. Dans une autre affaire, la condamnation prononcée le 18 septembre 2012 contre Jean-Claude Nékim, directeur de publication de Ndjaména hebdo, a été confirmée en appel le 4 juin 2013. Le journaliste avait écopé d’un an de prison avec sursis et son journal avait été suspendu pour trois mois.
Voici ce qu’on peut lire sur la page Facebook de Kaar Kaas Sonn jeudi 6 juin soir:
… encore merci pour cette grande mobilisation autour de moi aujourd’hui à Laval… des élus sont venus, des amis, des passants, mes étudiants -cela m’a vraiment touché… des amis musiciens ont animé une belle séquence… un comité de soutien est mis en place; il est dirigé par Bernard Giraud de l’ACAT (l’action des chrétiens pour l’abolition de la torture )… quelques interviews aux médias… des inquiétudes palpables sur le visage de certaines personnes, mais je suis serein et déterminé… avec plus de 70 signatures de soutien en prime! …mille mercis à chacun… rendez-vous demain vendredi à la place du 11 novembre à Laval…

Kaar Kaas Sonn 8

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http://tchadpages.com/


Déby agite la menace djihadiste terroriste qui gronderait en Libye et réclame l’attention internationale

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Après avoir accusé la Libye d’abriter des rebelles tchadiens, Déby agite la menace djihadiste terroriste qui gronderait en Libye et réclame l’attention internationale

 

 

Dans un entretien accordé au quotidien « Le Figaro », le président tchadien Idriss Déby s’inquiète du développement de camps d’entraînement djihadistes en Libye, et des risques de contagion au Tchad. Analyse.

 

Le président tchadien Idriss Déby alerte sur la situation politique en Libye, où les djihadistes seraient libres de leurs mouvements, selon lui, et les risques de contagion terroriste dans la région. « Le Mali a été le premier pays touché par les problèmes libyens, mais, il ne faut pas se leurrer, nous, les pays du Sahel, nous allons tous être touchés. Le Mali et le Niger hier, demain cela va être le Tchad. Et aucun de nos pays ne peut s’en sortir seul face à cette armada », affirme Déby au cours d’une interview accordée au quotidien français « Le Figaro », publiée vendredi soir.

« Les djihadistes sont en mesure de refaire ce qu’ils ont fait au Mali. Peut-être pas de la même manière, ils vont certainement changer de stratégie. Ils ont des camps d’entraînement dans le Djebel Akhdar [près des côtes, à l’est de la libye, NDLR], et des brigades qui se constituent à Benghazi, Tripoli, Sebha [au sud de Tripoli, NDLR] au vu et au su de tout le monde. La situation évolue de la façon la plus négative possible pour la Libye, mais aussi pour nous », s’inquiète Idriss Déby.

Tensions entre le Tchad et la Libye

Le Tchad a une frontière de plus de 1000 kilomètres avec la Libye, au milieu du Sahara. Depuis l’essor de la rébellion libyenne qui a mené à la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011, N’Djamena a cherché à maîtriser ce qui se passait chez son voisin. À plusieurs reprises, Déby a accusé Tripoli de protéger des factions rebelles tchadiennes qui menaceraient N’Djamena, ce que réfutent les autorités libyennes.

Dans ce contexte, le président tchadien agite la menace djihadiste terroriste qui gronderait en Libye et réclame l’attention internationale : « La guerre au Mali vient de Libye, elle se reconstitue en Libye et c’est l’affaire de toute la communauté internationale. Car la liaison peut être vite faite entre Boko Haram au Nigeria et les groupes dans le nord du Niger. Cela n’est pas rassurant et nous ne sommes pas préparés pour ce genre de situation. Le terrorisme peut frapper quand il veut, même au Tchad. »

Le président nigérien Mahamadou Issoufou, dont le pays a été touché par un attentat à Agadez le 23 mai, avait confirmé que des attaques contre le sol tchadien étaient fomentées depuis la Libye, dans une interview à RFI, la semaine passée.

Arrestations au Tchad contre une « conspiration »

Fort de son intervention militaire au Mali contre les djihadistes, le Tchad cherche à asseoir son poids dans la région. Certains analystes perçoivent dans la posture d’Idriss Déby l’ambition d’occuper le vide politique laissé par la mort de Mouammar Kadhafi, acteur autrefois incontournable de la région.

Déby est d’ailleurs accusé de profiter de son aura internationale acquise ces derniers mois pour étouffer la démocratie et les droits de l’Homme dans son propre pays. Des députés et des journalistes ont été récemment emprisonnés au Tchad, ce qui a alerté des ONG telles que Human Rights Watch. Paris, qui a été critiqué pour son silence à l’égard de ces arrestations, a assuré qu’il « n’y a pas de dérogation, d’indulgence en fonction de ce qu’a été à un moment notre solidarité dans un combat qui devait être mené. Les droits de l’Homme ne sont pas à éclipse », a affirmé le chef de l’État français François Hollande dans un entretien sur FRANCE 24, RFI et TV5 Monde, la semaine dernière.

Dans l’interview au « Figaro », Idriss Déby évoque, à propos des personnes incarcérées, une « minorité » qui chercherait à « déstabiliser le Tchad ». « Avant on savait qui soutenait le désordre au Tchad. C’était Kadhafi. Là je n’ai pas compris cette conspiration qui n’était pas un coup d’État, mais plutôt une tentative d’organiser un printemps arabe ».

Par Priscille LAFITTE
Source: france24.com

« Le Tchad dirigera la mission onusienne au Mali ou rien ! »

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Par RFI L’ONU a nommé, ce mardi 11 juin, un général rwandais à la tête de la Mission de l’Onu en cours de déploiement, au Mali (Minusma). Jean-Bosco Kazura a été préféré au candidat tchadien, le général Oumar Bikimo, qui a commandé le contingent tchadien au Mali. Pourquoi le Tchad, qui a le plus gros …

Que vaut la vie d’un homme ? - Un livre de Chantal Portillo sur l'opposant et homme de paix Tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh.

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"Que vaut la vie d’un homme ?" avec Chantal Portillo.

 

 

 

 

Chantal Portillo est romancière, nouvelliste, essayiste. Elle est aussi art-thérapeute spécialisée dans tout ce qui est médiation culturelle au service de la relation et d'un espace à construire pour chacun par et dans la création. Elle anime, dans toute la France, des ateliers de lecture, d'écriture, des rencontres littéraires, des dialogues entre deux écrivains et des rencontres sur la création à la Sorbonne qui interrogent ce grand élan de la création.

Elle a publié des romans comme La Femmepluie en 1999, Petite Punaise Blanche en 2005, Et que la nuit glisse sur le bleu de ta jupe en 2008 et Gandhi non à la violence en 2009.

 

Elle sera l'invitée du petit déjeuner littéraire de la Médiathèque de Perpignan (Pyrénées-Orientales) pour présenter son livre Que vaut la vie d'un homme (Editions La passe du Vent) sur l'opposant et homme de paix Tchadien Ibni Oumar Mahamat Saleh.

 

 

Un homme qui portait la parole, celle qui fait vivre, celle qui dit la liberté, la justice,


a été enlevé, torturé et a disparu. Avec lui, c’est un peu de chacun d’entre nous que l’on veut faire taire. Pouvons-nous laisser faire ? Non, répond Chantal Portillo avec sa sensibilité de romancière.


Et elle nous trace, à travers les interrogations sur son engagement, sur les nôtres, le visage d’un homme, d’un homme magnifique, qui n’a pas reculé, malgré… son nom : Ibni Oumar Mahamat Saleh, opposant et homme de paix au Tchad.

 

Cette rencontre est organisée à l'occasion de l'exposition "Journal d'un héros".

Tchad: Droits de l’Homme: les conditions de détention sont «inhumaines» dans les prisons tchadiennes selon Amnesty International

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Les conditions de détention dans les prisons tchadiennes sont épouvantables et s’apparentent à des traitements cruels, inhumains ou dégradants.

 

C’est ce qu’affirme un rapport de l’ONG internationale Amnesty International rendu public ce lundi 10 septembre.

Dans ce rapport intitulé «Nous sommes tous en train de mourir ici», Amnesty indique que les conditions de détention sont épouvantables, les cellules sont fortement surpeuplées; l’eau et la nourriture sont impropres à la consommation et manquent parfois.

Fin janvier 2012, 45 prisons accueillaient au total 4.831 prisonniers. Ainsi, écrit le
rapport, la plupart des prisons visitées (entre 2011 et 2012) hébergeaient quatre fois plus de prisonniers que leur capacité ne le permettait.

L’une d’elle en hébergeait même cinq fois plus, déplore ledit rapport. Les enfants, y compris les fillettes, sont détenus avec les adultes. La plupart des prisonniers sont en fait des prévenus qui, pour certains, attendent leur procès depuis plusieurs années, note le document. Les prisonniers rencontrés étaient dans leur majorité émaciés, faibles et apparemment d’un poids insuffisant, selon la note d’information de l’AFP qui revient sur certaines parties du rapport.

Par ailleurs, sur le plan médical, les prisonniers ont un accès extrêmement réduit aux médecins et aux soins (…) Les détenus malades ne reçoivent pas de traitement adéquat, y compris ceux atteints de maladies infectieuses (VIH/SIDA, tuberculose, IST, etc.). De même, le personnel des prisons visitées ne compte aucun médecin.

NDLR de TchadPages :
Nous avons jugé utile de reprendre cet article publié le 12 septembre 2012 pour attirer l’attention des autorités publiques sur ce qui s’est passé le 03 juin 2013 à la Maison d’arrêt de N’Djaména. En effet, l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture, section du Tchad (ACAT-Tchad), a déploré dans un communiqué, les conditions de détention des prisonniers dans les Maisons d’arrêt et commissariats. Elle cite en exemple le cas d’un prisonnier décédé le 03 juin dernier à la Maison d’arrêt de N’Djaména.

Commandement de la Minusma : le Tchad ridiculisé !

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Pour chasser les groupes islamiques au nord Mali, plusieurs armées africaines appuyées par la France se sont déportées récemment dans cette partie du Mali. Mais, de toutes ces armées du continent, seule celle du Tchad a su faire preuve d’un professionnalisme remarquable. Elle, qui a administré d’énormes pertes aux rangs des mouvements terroristes. Plus loin, les forces armées tchadiennes sont allées jusqu’à tuer Abou Zeïd, l’un des chefs militaires de l’Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi). Un décès qui a été confirmé ce dimanche par le mouvement extrémiste. De son côté, le Tchad a perdu une trentaine d’hommes.

C’est ainsi qu’au moment où l’ONU a annoncé le déploiement dans cette vaste zone désertique d’une mission militaire, tout le monde s’attendait à ce que cette Mission de l’Onu au Mali (Monusma) soit commandée par le Tchad. Que non ! car, l’on a été très surpris d’apprendre cette semaine que le choix a été finalement porté sur un général rwandais : le général Jean-Bosco Kazura. Cet officier supérieur rwandais qui a déjà occupé un poste similaire au Darfour soudanais.

Sur les raisons qui ont poussées les nations unis à écarter la candidature tchadienne, plusieurs spécialistes pointent du doigt l’inexpérience politique et stratégique du général Bikimo, qui était le candidat de Ndjamena. Certains ont aussi évoqué le caractère neutre du Rwanda, qui parait quand même loin du théâtre des hostilités.

Du côté de Ndjamena, c’est avec beaucoup de déception que les tchadiens ont appris cela. Et, au jour d’aujourd’hui, plusieurs voix s’élèvent déjà pour exiger le retour au pays des soldats tchadiens encore en poste au Mali. Sur les antennes de la Radio France Internationale cette semaine, le journaliste Abdelnasser Garboa président du Fatim (Comité de soutien aux Forces armées tchadiennes au Mali) a déploré cette ingratitude de la communauté internationale en ces termes « Tous les Tchadiens sont très déçus de cette décision. Ils sont d’autant plus surpris que dans la chaîne de commandement, il n’y a aucun officier général tchadien » a regretté Monsieur Garboa, avant d’ajouter : « Je pense que nos forces n’ont plus rien à faire au Mali. Elles ont libéré le Mali ; elles ont fait leur travail. Il est temps, pour nous, de rentrer ». Une attitude que partage de nombreux tchadiens.

En écartant le Tchad de la ligne de commandement de la Minusma, l’Onu vient là de méconnaitre tous les efforts qu’a consentis ce pays au nord Mali. Aussi, le Rwanda, de par son implication supposée dans le conflit à l’est de la République Démocratique du Congo, ne semble pas être le meilleur choix.

Source: come4news.com

Diplomatie : La nouvelle ambassadrice française au Tchad a présenté la copie figurée de ses lettres de créance au ministre des affaires étrangères

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S.E. Mme Evelyne Decorps, Ambassadrice de France au Tchad, a été reçue le 18 juin 2013 par S.E. M. Moussa Faki, Ministre tchadien des Affaires étrangères.

Evelyne Decorps et Moussa Faki

Comme le veut la tradition diplomatique, cette première entrevue a été l’occasion pour Mme Decorps de remettre au Ministre la copie figurée de ses lettres de créances.

A cette occasion, la diplomate française s’est félicitée de la qualité des relations bilatérales qui unissent le Tchad et la France, comme l’a de nouveau démontré l’action commune des deux pays au Mali dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel. Mme Decorps a également rappelé l’appui multiforme de la France au développement de son partenaire tchadien.

Source: ambafrance-td.org

Tchad: Repoters Sans Frontières, persona non grata ?

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Créé le 20-06-2013 à 15h22 - Mis à jour à 15h22
Taha.pngLIBREVILLE, 20 juin 2013 (AFP) - L'ONG Reporters sans frontières (RSF) a déclaré jeudi avoir été empêchée de se rendre au Tchad, où plusieurs journalistes ont été emprisonnés ces derniers mois dans le cadre d'un complot présumé.

Les autorités tchadiennes, "par des maneuvres dilatoires, viennent de faire échouer une mission de l'organisation à N'Djaména", sa demande de visa n'ayant pas abouti, dénonce RSF dans un communiqué.

Le représentant de RSF "devait se rendre au Tchad du 20 au 25 juin 2013 pour s'entretenir avec des journalistes tchadiens, rendre visite à ses confrères emprisonnés (...) et être reçu par certaines autorités de l'Etat", explique le communiqué.

"Notre organisation n'a aucune mauvaise intention vis-à-vis du Tchad et souhaitait simplement se rendre sur place", notamment pour "marquer notre solidarité avec des journalistes emprisonnés", écrit RSF, qui dénonce "plusieurs arrestations abusives entre mars et mai dernier".

Le secrétaire général de l'Union des Journalistes Tchadiens (UJT) Eric Topona, ancien journaliste de la radio nationale, avait été écroué début mai, accusé d'"atteinte à l'ordre constitutionnel", dans le cadre d'un présumé complot que les autorités tchadiennes affirment avoir déjoué.

Arrêté le lendemain, le directeur de publication du journal indépendant Abba Garde, Moussaye Avenir de la Tchiré, est lui poursuivi pour "incitation à la haine et au soulèvement populaire".

"Tous deux n'ont pas obtenu de réponse positive aux demandes de libération provisoire introduites par leurs avocats", souligne RSF.

Enfin, Jean Etienne Laokolé, auteur, activiste, blogueur et travailleur humanitaire tchadien, a été arrêté le 22 mars, selon RSF. On est sans nouvelle de lui depuis cette date. Selon l'ONG, la justice tchadienne reproche à Eric Topona et Jean Laokolé leurs échanges avec le blogueur tchadien en exil Makaila Nguebla.

Le 1er mai, le gouvernement tchadien avait affirmé avoir déjoué un complot d'un "groupuscule d'individus mal intentionnés". Au moins trois personnes avaient été tuées et plusieurs autres, dont des députés, arrêtées, mais le président Idriss Déby Itno a démenti une quelconque "chasse aux sorcières".

 

Lire le communiqué du RSF sur Reporters sans frontières empêchée de se rendre à N’Djaména


Un incendie d’origine inconnue a ravagé hier très tôt le matin la grande pharmacie de l’Hôpital Général de Référence Nationale (HGRN) de N’Djaména.

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HGRN_N'Djaména 1Un incendie d’origine inconnue a ravagé hier très tôt le matin la grande pharmacie de l’Hôpital Général de Référence Nationale (HGRN) de N’Djaména.

Dans cette pharmacie, il y avait tous les médicaments de l’hôpital, les consommables de laboratoire, les films pour la radiologie, les kits pour l’insuffisance rénale, les chambres froides sans oublier les matériels informatiques, tout est parti en fumée.

Les dégâts sont très importants et peuvent s’élever à plusieurs milliards de FCFA selon le Directeur Général dudit hôpital. Du coup, le plus grand centre hospitalier qui est situé en plein centre de la ville de N’Djaména se retrouve du jour au lendemain sans aucun médicament pour fonctionner.

Nous faisons ici appel à toutes les bonnes volontés et aux dons pour aider l’hôpital public.

A présent, nous vous invitons à écouter le DG de l’HGRN, Dr Saleh Abdelsalam (déplacer le curseur de la vidéo vers 24’10).

La rédaction de TchadPages, Convergence pour une Émergence Citoyenne au Tchad

 

 


GRAND JTV TCHAD FRANçAIS DU 21 JUIN 2013 SUR TOL par tchadonline

Un juge français va enquêter sur la disparition d'un opposant tchadien - BFM

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Un juge d'instruction français va pouvoir enquêter sur la disparition au Tchad en 2008 de l'opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh. L'homme, alors secrétaire général du Parti pour les libertés et le développement (PLD), avait été arrêté le 3 février 2008 par les services de sécurité tchadiens, selon des témoignages concordants.

Ses enfants, Hicham et Mohamed Saleh, avaient porté plainte en France en février 2012, affirmant notamment que leur père aurait succombé à des tortures et mauvais traitement dans une prison secrète tchadienne. Son corps n'a jamais été retrouvé.

Contre l'avis du parquet de Paris, un juge d'instruction avait décidé d'enquêter sur des faits d'"enlèvement et séquestration, de tortures et actes inhumains" au nom notamment du principe de compétence universelle. Mais le ministère public avait fait appel de cette décision. Or jeudi, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a donné raison au juge et considéré que les critères juridiques étaient réunis pour autoriser son enquête sur cette disparition.

A la suite d'une mobilisation internationale, et notamment de l'intervention de l'ex-président Nicolas Sarkozy, une commission d'enquête tchadienne avait été mise sur pied. Elle avait rendu des conclusions en septembre 2008 mettant en cause la responsabilité de la présidence tchadienne dans la disparition d'Ibni, mais sans éclaircir véritablement les conditions de celle-ci.

TCHAD: INTERVIEW DU DEPUTE SALEH KEBZABO ET PRESIDENT DE L'UNDR.

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H. NDO: Les autorités tchadiennes ont affirmé avoir déjoué un coup d’État dernièrement, suite à cela quatre députés ont été arrêtés et votre domicile perquisitionné où en est l’affaire en ce moment?

  

Saleh Kebzabo: Il s’agit en fait d’une visite dont je présume qu’elle fût destinée a me remettre une convocation comme je n’étais pas là ils n’ont rien laissé. Je suis rentré le 28 mai, je n’ai ni été convoqué ni fait l’objet de quoi que ce soit. Concernant l’affaire elle-même, elle finit en queue de poisson. Des députés ont été arrêtés dans l’illégalité, certains dans la nuit sans même la levée de leurs immunités, il appartient au régime de démontrer qu’il y a eu complot. DEBY a parlé de conspiration, une conspiration se fait à plusieurs or ces personnes ne se connaissent pas entre eux il y’a eu précipitation, la preuve trois députés ont été libérés et ce genre de chose n’honore pas le Tchad, ça nous rappelle les pires périodes de SEKOU TOURE. Venir inventer des coups, faire des simulacres comme ça pour faire pression sur l’opposition, heureusement ça fait psitt. C’est un moyen pour Deby de préparer les élections présidentielles en bâillonnant l’opposition.

 

H. NDO: vous avez refusé de signer un nouvel accord entre le pouvoir et l’opposition dans le cadre de la concertation politique, pourquoi ce refus?

 

Saleh Kebzabo: Nous avions en son temps signé l’accord du 13 aout 2007. Cet accord avait été salué par tout le monde et il a plu, ou moins, jouer son rôle sauf en matière électorale où c’est fut un échec total. C’est en cela que l’accord est arrivé a expiration en 2011. On a passé l’année 2012 à attendre. Puis au début de cette année, en tant que chef de l’opposition j’ai écrit à DEBY pour lui dire qu’il serait bon qu’on se rencontre pour relancer les discussions. A notre grande surprise, en avril il a organisé deux réunions et il a soumis à l’attention de ceux qui étaient là des propositions. Nous n’avons pas soutenu cette démarche et nous le lui avons signifié. Il nous a reçus le 28 avril, nous avons discuté pendant plus d’une heure et nous ne sommes pas tombés d’accord. Nous lui avons envoyé deux jours après un mémorandum avec les points sur lesquels nous n’étions pas d’accord, et nous attendons la réponse. Il y a une dizaine de jours, il nous a envoyé le président ALINGUE qu’il appelle facilitateur, nous disons que cette situation n’a pas besoin ni de facilitateur ni d’un membre de ce cadre de dialogue que nous n’approuvons pas, voilà notre position jusqu’à nouvel ordre.

 

H. NDO: Que pensez de l’arrestation de l’ancien président HABRÉ au Sénégal ?

 

Saleh Kebzabo: je pense que si telle est la procédure qui a été mise en place par le tribunal spécial, il faut respecter les normes que cela se fasse de façon régulière, ses avocats ont dit qu’il a été kidnappé chez lui, je suis surpris que dans un pays comme le Sénégal on viole ainsi la loi, il faut attendre que l’instruction soit terminée, qu’il soit entendu, que les faits soient établis pour l’envoyer devant le juge d’instruction et on verra ce que cela va donner, mais d’avance comme ça, on ne peut pas dire que c’est bien ou pas, mais si le procès a lieu il faut croire que c’est un procès didactif les Africains doivent le prendre comme un procès alerte qui doit servir de leçon a des dirigeants non démocratiques, et ils sont nombreux ,que tous les dictateurs et les pourfendeurs des droits de l’homme sachent qu’on peut plus faire n’importe quoi sans rendre des comptes.

 

H. NDO: ON vous dit proche d’ALPHA CONDÉ que pensez vous de lui depuis qu’il dirige la guinée?

 

Saleh Kebzabo: ALPHA est à mi-chemin de son mandat et je peux dire par expérience que quand on a été dans l’opposition pendant longtemps, sans expérience gouvernementale, ce n’est pas facile. Je cite un cas comme celui de François MITEERAND, qui est resté longtemps dans l’opposition, mais qui avait l’expérience gouvernementale, n’a pas eu à beaucoup de problème. Je compare le cas Alpha à celui de François HOLLANDE qui n’a pas d’expérience gouvernementale et qui a eu quelques couacs au départ, mais qui se rattrape bien en ce moment. ALPHA a les mêmes problèmes, j’étais à son investiture et je vous dis qu’il a pris un pays en lambeaux, qui l’est encore, à reconstruire. Tout ça ce n’est pas facile, il faut que tous le soutiennent pour sortir la guinée de ce marasme et j’ai bon espoir.

 

H. NDO: Pouvez-vous nous parler de votre programme futur pour la jeunesse tchadienne ?

 

Saleh Kebzabo: Je considère la jeunesse comme le fer de lance de la nation, et je souhaite qu’elle assume des grandes responsabilités comme nous le faisons au sein de L’UNDR. J’ai beaucoup d’ambition pour les jeunes tchadiens contrairement au parti état MPS. Je mets l’accent surtout sur l’éducation. Tous les Tchadiens doivent êtres lettrés (bilingues) en français et en Arabes, l’école doit être obligatoire et gratuite jusqu’a 16 ans et chaque jeune tchadien doit avoir un ordinateur. Ce n’est pas normal qu’il n’y ait pas de connexion internet et que de nombreux jeunes ne sachent pas utiliser un ordinateur au Tchad. Ouvrir une fenêtre sur le monde dans tous les domaines pour permettre aux jeunes par des jeux d’excellence d’être au même point que les Américains et les Français. Ce n’est pas le cas aujourd’hui l’éducation tchadienne est en lambeaux, le parti état MPS ne s’en occupe pas. Élu je mettrai en place les états généraux de l’éducation avec une politique volontariste et une vision d’avenir pour la jeunesse. Il faut enrayer la baisse de niveau qui est très grave au Tchad en ce moment. Au niveau du sport aussi, il y a beaucoup a faire du coté encadrements, tout comme les infrastructures. Aujourd’hui il n’y a même pas un terrain de sport digne de ce nom au Tchad, pas d’aire de loisirs, c’est le néant. L’UNDR au pouvoir, la jeunesse tchadienne, le citoyen tchadien sera épanoui et sera le plus productif et compètent d’Afrique.

 

H. NDO: Des journalistes et blogueurs ont été arrêtés au Tchad et depuis ils croupissent en prison (NDLR: AVENIR DE LA TCHIRE, ÉRIC TOPONA, LAOKOLE), que pouvez-vous nous dire sur ces violations de la liberté?

 

Saleh Kebzabo: Je crois que de façon fondamentale, il faut qu’on sorte de cette culture de monopartisme, de dictature, en d’autres termes il faut être démocrate. Il est inadmissible, il est anormal, et c’est scandaleux que parce que quelqu’un détient le pouvoir, il abuse de cela pour priver des citoyens de leur liberté sans raison. Des journalistes sont en prison depuis quatre mois sans avoir vu un juge, on leur refuse la liberté provisoire, on se croirait aux pires heures soviétiques, et quand vous voyez ces dossiers là vous verrez que c’est des règlements de comptes, que DEBY laisse faire de façon cynique. C’est pourquoi je dis qu’il est entouré de petits voyous, DEBY a un entourage qui est nocif, qui ne peut permettre au pays d’évoluer. Que vous prenez les faux complots, les journalistes arrêtés, les violations des droits de l’homme, tout cela relève des mêmes personnes, j’espère que quand DEBY verra les méfaits de ces actes, cela risque d’être trop tard et il en sera pleinement responsable. Il doit agir maintenant, d’ailleurs nous sommes retombés bas, alors que le Tchad a été applaudi pour son intervention au Mali. Mais après, nous avons perdu le poste aux Nations unies ,il y a eu la cinglante indifférence à l’UNESCO, la relance de l’affaire IBNI, tout cela fait que le Tchad est retombé en dessous de zéro. Attendez comment on peut arrêter un pays toute une journée et demander aux gens de sortir acclamer la justice sénégalaise dans l’affaire HABRÉ ?  Cela relève d’un autre monde. On a d’autres moyens de faire cela nous sommes dans un archaïsme politique qu’il faut arrêter. Il faut vivre dans le monde, avec le monde, mais pas vivre dans un autre siècle comme le fait le parti état MPS avec les tchadiens.

TCHAD: Espionnage, détentions, pressions : peur tchadienne sur internet - Rue89

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TCHAD: Espionnage, détentions, pressions : peur tchadienne sur internet. (Rue 89 le nouvel Observateur)

En janvier dernier, alors que l’armée tchadienne donnait la chasse aux islamistes d’Ansar Dine dans les montagnes de l’Adrar des Ifoghas, aux confins du Niger et du Mali, au nom de la liberté et de la justice, le gouvernement qui envoyait cette armée bafouait ces mêmes principes dans son propre pays.

Ainsi, une révision constitutionnelle majeure, posant le glaive et la balance de la justice dans les mains du seul pouvoir exécutif reçut l’onction des députés du pays. Ce n’est pas que cette justice fut auparavant un parangon subtropical d’impartialité.

Comme si le glaive auxiliaire tchadien dans le désert malien voilait ou légitimait les turpitudes imposées aux sujets du régime de N’Djaména.

Le rôle des blogueurs

 

Il est remarquable que cette information fut relayée pour l’essentiel, par les blogueurs tchadiens.

En ce moment, une répression sans précédent s’abat sur ceux qui éditent ou font circuler la parole en public, notamment sur les réseaux en ligne. Et voilà que le bras de N’Djaména atteint aussi ceux qui se croyaient protégés parce qu’ils sont au delà des frontières du pays.

Encore plus étonnant, le missi dominici des actions liberticides de celui qui, dit-on, se rêve remplaçant de Mouammar Kadhafi dans la région est un avocat, ancien défenseur des droits de l’homme passé maître inquisiteur, l’actuel ministre de la Justice, Jean-Bernard Padaré.

Makaila Nguébla arrêté et expulsé du Sénégal


Le 7 mai, Makaila Nguébla, correspondant d’Internet Sans Frontières, en exil forcé au Sénégal depuis huit ans, a été arrêté par les autorités du pays et expulsé, en violation totale de la Constitution sénégalaise qui garantit la liberté d’expression à tous les êtres humains.

Nous pensons qu’elle la garantit probablement plus à ceux qui sont persécutés dans leur pays pour leurs opinions et trouvent refuge au Sénégal.

Pis, le Sénégal a ratifié et transposé les dispositions de la convention onusienne sur les réfugiés et apatrides qui lui imposait au minimum de faire prononcer cette expulsion vers la guinée voisine, par un juge indépendant.

Cette expulsion illégale intervient quelques 48 heures après que le tout frais nommé ministre tchadien de la justice eût signé un accord de coopération judiciaire et obtenu ensuite une audience avec le président du Sénégal.

Qu’un ancien défenseur des droits de l’homme demande la tête d’un blogueur et réfugié politique démuni à un homme élu à la suite d’une opiniâtre bataille pour les libertés étonne. Ce qui surprend encore plus est de savoir que la femme de ce ministre et ses enfants sont ici, en Ile-de-France, et ont le statut de réfugiés politiques.

Lire la suite sur Rue 89 le nouvel Observateur

Tchad-France | Procès de deux «ailes brisées».

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Jeudi 11 juillet 2013, devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, s’est tenue une audience particulière dans laquelle deux anciens pilotes de chasse français étaient poursuivis pour trafic d’armes au Tchad. Une affaire où se mêlent vente d’armes, diplomatie parallèle et pressions au plus haut sommet de l’Etat.

 

Le mimétisme entre les deux hommes assis côte à côte sur le banc des prévenus est frappant. Habbib Boukharouba et Henri de Waubert de Genlis ont la même allure martiale, la même posture. Entre les deux hommes, anciens frères d’armes, il n’y a assurément pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette, preuve en est ces sourires et clins d’œil complices qu’ils s’échangent lorsque le président Dominique Pauthe ouvre l’audience de la 11e chambre du tribunal correctionnel.


Les deux hommes savent cependant qu’ils jouent gros. Poursuivis pour trafic d’armes en bande organisée, ils encourent jusqu’à dix ans de prison et 500 000 euros d’amende. Impensable pour ces anciens officiers qui ont l’honneur chevillé au corps.


Habib Boukharouba est un ancien de la 33e escadre de Chasse. Il quitte l’armée en 1993 et rejoint l’industrie aéronautique. Il collabore avec de nombreuses entreprises du secteur, mais c’est chez Pilatus qu’il va prendre son envol. Pilatus, entreprise suisse, produit des avions civils, équipés de turbines à hélices, dont la réputation de fiabilité est largement reconnue.


Les Pilatus ont également une particularité, ces avions robustes sont facilement militarisables. « Chez Pilatus, je suis devenu un vendeur star, confie Habib Boukharouba au tribunal, c'est-à-dire l’un des meilleurs vendeurs du groupe, j’ai vendu des appareils dans le monde entier ».


Griffon Aerospace et Aerosud


Devenu incontournable chez le constructeur Pilatus, Habib Boukharouba, obtient de son employeur une certaine liberté. En 2003, il crée sa propre société de service aéronautique Griffon Aerospace, spécialisée dans l’entretien des Pilatus et la formation des pilotes.


Henri de Waubert de Genlis est un aristocrate bourguignon, issu d’une grande famille de militaires : six générations d’officiers, tous décorés de la Légion d’honneur. Il intègre l’armée de l’air en 1964, devenu lieutenant colonel, il intègre le centre d’essai en vol et devient pilote d’essai sur mirage 2000. À la suite d’un accident qui l’empêche de voler, il quitte l’armée et part avec sa famille s’installer en Afrique du Sud. Il y fonde Aerosud, une société spécialisée dans la remise en état d’avions de chasse.


Tout commence par un coup de fil


Devant le tribunal, pointilleux, attentif, à l’écoute, l’excellent président Pauthe demande aux prévenus de raconter dans le détail leur aventure tchadienne : « En 2005, j’ai été contacté par le conseiller du président Déby, qui avait été orienté vers moi par la Direction générale de l’armement », annonce Habib Boukharouba.


À cette époque, la situation est extrêmement tendue à Ndjamena, des groupes rebelles armés par le Soudan déstabilisent toute la région du Darfour. Les forces tchadiennes peinent à repousser les incursions des milices djandjawids. Le Tchad ne dispose pas d’avions de combats susceptibles d’attaquer les colonnes de pick-up des rebelles.


« Les Tchadiens, explique Habib Boukharouba, voulaient remettre en état deux Pilatus, offerts par la France à la fin des années 80 dans le cadre d’un contrat de coopération, et qui rouillaient en bout de piste sur l’aéroport de Ndjamena. C’était des Pilatus PC 7, un avion d’entraînement que l’on peut conditionner en bombardier ».


Après plusieurs déplacement au Tchad, Griffon aérospace signe un contrat de 12 millions d’euros avec le Tchad pour acheter un autre Pilatus et mettre les avions – trois au total - au standard militaire. Il fallait également armer des hélicoptères russes en service dans les forces tchadiennes.


Extraordinairement naïf


« Il y avait un côté artisanal, confesse Habib Boukharouba. C’était la première fois que je vendais des armes dans un pays en guerre, on a signé le contrat sur un bout de table ». Habib Boukharouba est loin d’être un inconscient. Il sait bien que, sa société étant enregistrée en France, le contrat qu’il a signé avec le Tchad est soumis à une stricte réglementation. « C’est vrai nous avons signé le contrat avant d’avoir les autorisations françaises, mais nous étions sûr d’obtenir par la suite ces autorisations d’exportation de matériel de guerre », martèle l’ancien pilote de chasse.


En attendant ces autorisations, Habib Boukharouba monte une véritable petite armée de l’air au Tchad. Il recrute cinquante techniciens, dont de nombreux Algériens, pour entretenir les appareils et former les pilotes.


« On ne peut pas penser un seul instant que notre mission au Tchad puisse se faire sans l’aval des forces françaises, poursuit Boukharouba. Les militaires français contrôlaient toute la chaine de commandement tchadienne. Epervier, c’est 1 400 hommes, c’est le plus gros déploiement français en Afrique, le président Déby est lui-même encadré par la DGSE ». Et pour mieux convaincre la Cour, Habib Boukharouba lâche : « La DGSE suivait nos activités, elle nous avait donné un feu vert tacite ».


Net et carré


Henri de Waubert entre en piste. Interrogé à son tour par le président Pauthe, il explique le rôle qui fut le sien au Tchad. « Monsieur le président, je suis un enfant de la balle dans le monde de l’aéronautique militaire, annonce-t-il d’emblée. C’est un petit monde, tout le monde me connait. Ma spécialité : rendre compatibles des munitions standard Otan avec du matériel russe, c’est moi qui était chargé d’adapter des bombes MK 81 (120kg) et MK82 (250kg) achetées au Pakistan sur les hélicos russes. Quand je suis arrivée sur l’aéroport de Ndjamena j’étais comme à la maison la chaleur en plus, poursuit-il. On était installé au cœur du déploiement français. Les ailes des avions tchadiens sur lesquels on travaillait touchaient celles des chasseurs français. C’était le groupe de chasse Alsace que j’avais moi-même commandé, pour moi l’affaire était nette, carrée et légale ». Les forces françaises vont d’ailleurs multiplier les coups de main, fournissant aux équipes de Griffon assistance technique et carburant.


Les autorisations ne viendront jamais.



Habib Boukharouba reprend la parole : « On a essayé d’être le plus transparent possible, on a été naïf. J’estime avoir été utilisé dans cette histoire, on a permis à la France de ne pas s’exposer. Je m’interroge sur les vraies raisons de tout cela ». « Allez plus en avant, dites ce que vous soupçonner », encourage alors le président Dominique Pauthe. A la barre, Habib Boukharouba livre alors cette explication : « En 2007, j’ai rencontré l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major particulier du président Sarkozy. J’avais des informations à lui communiquer. Comme je suis bien introduit en Algérie, je lui ai dit que les Algériens voulaient acquérir des chasseurs Rafale. Un gros contrat de 40 appareils ! Mais ils mettaient deux conditions : un assouplissement de la politique française sur le Sahara occidental et ils ne voulaient pas d’Alexandre Djouhri parmi les intermédiaires. Mes ennuis ont commencé là ».


Alexandre Djouhri est un homme d’affaire français d’origine algérienne. Ses activités consistent à être un intermédiaire sur les marchés internationaux. Un des hommes influents du moment, proche de Dominique de Villepin et surtout de Claude Guéant qui dit de lui : « Il a une connaissance de l’économie et des affaires qui est utile à notre pays ». Habib Boukharaba de conclure : « en parlant en haut lieu du contrat des Rafale, j’ai marché sur ses plates bandes, on me le fait payer aujourd’hui ».


Pour avoir vendu des armes sans autorisation préalable, le ministère public a requis contre Habib Boukharouba, dix-huit mois de prison avec sursis et 350 000 euros d'amende. Des peines d'un an avec sursis et 150 000 euros d'amende et huit mois avec sursis ont également été requises contre Henri de Waubert. Le jugement sera rendu le 18 octobre prochain.

 


RFI

Des associations dénoncent un défilé néocolonial le 14 juillet - Survie - 11 juillet 2013 (SURVIE)

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Communiqué de presse : Des associations dénoncent un défilé néocolonial le 14 juillet - Survie - 11 juillet 2013 (SURVIE)
Réunis à l’occasion d’une conférence tenue à Paris le 11 juin, des militants de l’association Survie, de Sortir du Colonialisme et un activiste tchadien ont dénoncé l’organisation par la France le 14 juillet d’un défilé sur les Champs-Élysées mettant à l’honneur des troupes françaises et tchadiennes mobilisées dans la guerre au Mali.


« Ce défilé donne un parfum de victoire à une opération militaire qui est loin de pouvoir être présentée ainsi étant donné les nombreuses zones d’ombre qui l’entourent et les incertitudes qui demeurent sur son issue » a déclaré Fabrice Tarrit, Président de l’association Survie, rappelant que la France était probablement le pays le moins légitime pour intervenir au Mali, du fait de son passif historique dans la sous-région et de la succession d’interventions militaires qu’elle y a mené depuis 50 ans, contribuant à sa déstabilisation ». Une publication de l’association, intitulée « La France en guerre au Mali : enjeux et zones d’ombre » [1] apporte de nombreux éclairages sur ces aspects qui ont été jusque-là peu développés dans les médias.



Pour le Président de Survie, « sous couvert de mobilisation en faveur de la démocratie et des droits de l’Homme, cette intervention sert clairement les intérêts politiques, économiques et militaires de la France au Mali. Un parallèle peut être dressé avec le défilé organisé par Nicolas Sarkozy en 2010, année de commémoration du cinquantenaire des indépendances africaines, en présence de 10 chefs d’État africains. François Hollande perpétue cette politique, en prenant l’initiative sur des dossiers qui concernent avant tout les africains, en s’entourant d’un aréopage de chefs d’État et dictateurs alliés et en vantant l’ingérence militaire française sur le continent. »



« Cette intervention marque un échec », a renchéri David Mauger, lui aussi membre de Survie, « l’échec du multilatéralisme, tant il est flagrant que la France, concernant le Mali, a tenu le stylo pour toutes les initiatives, toutes les résolutions de l’ONU, qu’elle a dû constater l’incapacité opérationnelle des forces africaines de la Cedeao qu’elle est supposée renforcer depuis des décennies, et que par ailleurs elle n’a trouvé aucun partenaire pour intervenir au niveau de l’OTAN, peinant même à obtenir des soutiens européens à la mission de formation EUTM ». « Nous assistons à un retour du bilatéral entre la France et l’Afrique », a-t-il ajouté.



Ce retour du bilatéralisme est visible concernant la mobilisation des troupes tchadiennes au Mali, qui a fait l’objet de tractations diplomatiques entre la France et le Tchad, pays dirigé par le dictateur Idriss Déby et dont les forces armées sont réputées pour leurs violations des droits de l’homme et le recrutement d’enfants soldats. « La société civile tchadienne, est la victime principale de cette intervention militaire française appuyée par le Tchad » a relevé Abdelkerim Yacoub Koundougoumi, soulignant la vague de répression qui a suivi ce début de retour en grâce de Déby sur le plan diplomatique, donnant lieu à de très faibles réprobations, de la France en particulier. « Je suis choqué et déçu que les troupes tchadiennes soient mobilisées pour défendre la liberté et la démocratie dans un pays étranger alors qu’elles les refusent à leur propre peuple », Le militant tchadien en a profité pour lancer un appel de soutien à Makaila Nguebla, blogueur poursuivi par le régime tchadien jusqu’au Sénégal, dont il a été récemment expulsé, actuellement en attente d’un visa pour la France.



Le porte-parole de Sortir du Colonialisme, Patrick Farbiaz a appuyé cette demande et exprimé sa préoccupation à propos du refus de visa subi récemment par l’écrivaine malienne Aminata Traoré, jusque-là considérée en France comme une interlocutrice de poids, mais victime de son discours discordant sur l’intervention militaire française.



Le mouvement Sortir du Colonialisme, qui a émis en février un appel intitulé « Mali : la politique de la canonnière n’est pas une solution » voit dans ce défilé du 14 juillet une relégitimation de l’ordre colonial, à travers la mise en scène d’une armée française intervenant en Afrique, de troupes africaines lavées de tout soupçon d’exactions, et plus globalement d’une Françafrique qui a adopté un nouveau look tout en restant dans le giron de l’Élysée, de l’Etat-major et des entreprises françaises. Le nouveau Livre Blanc de la Défense, redonne une légitimité d’intervention militaire française en Afrique, cautionnant cette « stratégie du gendarme ».



Ce défilé intervient en effet à mi-chemin entre deux dates importantes. Le lancement le 1er juillet de la MINUSMA, la mission onusienne censée prendre le relais de Serval pour « pacifier » le pays, au sein de laquelle la France conserve un rôle de commandement, disposant par ailleurs de sa propres force « parallèle » d’intervention. D’autre part la date prévue du premier tour de la Présidentielle malienne, le 28 juillet, date imposée par la France, qui avait menacé d’être « intraitable » selon les propres mots de François Hollande, alors que les conditions d’organisation de l’élection sont bien loin d’être réunies. A la veille de ce scrutin, alors que la France est très investie dans la course aux marchés pour la reconstruction du Mali, qu’elle engrange peu à peu, il y a fort à redouter que le régime qui sera issu de ce processus peine à conquérir une vraie légitimité, continuant ainsi à laisser la part belle à ceux qui, comme la France, ont décidé de maintenir le pays sous tutelle.



Les représentants de l’association Survie, en conclusion de la conférence de presse ont tenu à dénoncer le rôle autoproclamé de gendarme de l’Afrique que la France s’est octroyé au Mali et condamné l’ingérence politique, diplomatique et militaire dont elle a fait preuve depuis le déclenchement de la crise malienne, appelant à un départ des troupes françaises du pays et plus globalement du continent africain.



Un appel à la vigilance et à la mobilisation citoyenne a également été lancé en prévision de l’organisation à Paris les 5 et 6 décembre d’une conférence internationale consacrée à la sécurité en Afrique, initiative pilotée par la France et qui s’apparente à une nouvelle version des Sommets France-Afrique dont les prédécesseurs de François Hollande ont tous usé pour rassembler la « famille françafricaine ».



[1] Edition Tribord, 249 pages, 7 € parution le 22 Août, disponible auprès de Survie



La contribution de Mr Abdelkérim Koundougoumi.


les conséquences de la participation de l’armée tchadienne au Mali sur la situation politique et sociale au Tchad. 
 
Comme  indiqué dans le communiqué de presse, je m’appelle Abdelkerim Yacoub Koundougoumi, activiste politique tchadien et membre de la société civile tchadienne. C’est en cette qualité que j’interviens aujourd’hui.
 
La société civile tchadienne a été la principale victime directe et indirecte de la guerre au Mali.
 
Victime injuste parce que d’une guerre dont elle n’est pas la bénéficiaire directe, et dont elle subit les conséquences qui sont le renforcement d’un pouvoir autoritaire et tyrannique.
 
Victime d’une guerre qui oh suprême paradoxe est menée au nom de la démocratie et de la liberté dont on la prive.
 
 
La parade d’une armée qui opprime son peuple  et libèrerait les autres sur la plus célèbre avenue du Pays des Libertés annonce de sombres augures.
 
- Les atteintes aux libertés de l’esprit, à savoir celle d’expression et d’opinion,
 
- Les atteintes physiques, à savoir les arrestations arbitraires, les tortures, les atteintes abusives aux droits de propriété,
 
- Les traques et la neutralisation internationales de la dissidence tchadienne pour les libertés et la démocratie,
 
Toutes ces atteintes graves à la dignité humaine deviennent légitimes à cause de la poursuite d’une politique dont les jeunesses africaines et tchadiennes pensaient être révolues. Soutenir un pouvoir arbitraire contre la société civile n’ a jamais été le gage d’ une stabilité.
 
Aujourd’hui, le Tchad détient certainement un triste record en Afrique Sub-saharienne, celui d’avoir le plus grand nombre de dissidents politiques concentré dans des camps de la mort qui ne disent pas leur nom.
 
Combien de dizaine de morts ces dernières années dans la prison infernale de Koro-Toro situé en plein cœur du Sahara tchadien ?
 
Si l’enfer portait un autre nom, ce serait celui de la prison de Koro-toro.
 
 
Appel :
J’aimerai aussi profiter de votre présence Messieurs et Mesdames les journalistes qui êtes là aujourd’hui, pour lancer un appel d’humanité et de secours aux gouvernements Européens et particulièrement au gouvernement français, la tradition d’accueil des combattants de la liberté où qu’ils soient existe, je pense en particulier à mon ami l’activiste et blogueur tchadien Makaila Nguebla poursuivi et menacé pour sa vie dans plusieurs pays africains.

Je pense aussi au sort de l’ancien leader syndicaliste Djibrine Assali, refugié quelque part en Afrique de l’OUEST, j
e pense aussi au sort des journalistes  Eric Topona et jean Laokolé, des députés, et tous les tchadiens arrêtés au Congo Brazza, au Soudan, Centrafrique, Niger, Nigeria… et extradé vers le Tchad et qui sont encore en prison.
 
Nous ne pouvons plus  dans notre monde interconnecté choisir nos indignations. La digne figure de Mandela est encore là pour nous le rappeler : Les oppressions et l’injustice n’engendrent jamais la prospérité et la stabilité politique.



Contact Presse :

Danyel Dubreuil
danyel.dubreuil@survie.org
01.44.61.03.25
06.52.21.15.61 

Abakar Adoum Manany, Directeur d'Amjet Executive dans l'affaire Habib Boukharouba.

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C'est encore une fois France-Info, qui, au petit matin de ce jeudi 11 juillet, m'avait attiré l'oreille. Avec le compte rendu d'une incroyable histoire, ou plutôt le début d'un procès étonnant, qui démarre en France. A peine le temps d'en écouter la fin, et de me précipiter au kiosque pour acheter le Nouvel Observateur et son article "exclusif" sur la question... et me revoilà plongé dans mes archives (*). Cette affaire-là, je vous en avais déjà parlé un peu, ici-même, le 15 avril 2008, ou plutôt bien avant, le 31 mars, où l'article avait essuyé un refus pour des raisons qui m'échappent : pressé de le voir reparaître, j'y avais inclus les imagettes et non les photos en taille correcte. Mais le contenu était-là, et ce contenu disait qu'un minuscule pays (en l'occurence le Tchad) venait de trouver la solution idéale pour lutter contre les bandes armées sillonnant le désert en Toyota : un avion performant de type COIN, de contre-insurrection, celui dont les américains manquaient cruellement en Irak, à lancer leurs lourds chasseurs trop rapides à la poursuite des "insurgés" qui détalaient devant eux. Et cet avion, c'était tout bonnerment un avion d'entraînement à hélice, qui a fait ses preuves, un Pilatus qui avait donc été subrepticement armé, à l'insu des autorités suisses, qui plus tard crieront au scancale. Or aujourd'hui, un autre scandale revient, mais en France. Car delui qui avait utilisé sa baguette magique pour fabriquer à peu de frais une armée aérienne efficace est en effet... français. C'est un ancien pilote de chasse sur Mirage... fort doué pour le système D.

 

Mais commençons donc si vous le voulez bien par l'info brute du 12 juillet : telle que l'annonce l'AFP AFP)  :"Dix-huit mois de prison avec sursis et 350 000 euros d'amende ont été requis jeudi contre un homme poursuivi devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir vendu des armes au Tchad en 2006 sans autorisation. A la tête de la société de services militaires Griffon Aérospace, Habib Boukharouba, avait pour une douzaine de millions d'euros vendu des bombes air sol et rénové et militarisé des avions Pilatus pour l'armée tchadienne en lutte contre une rébellion Selon lui, il avait reçu des autorisations tacites de la part de la France et sa société opérait sur la base française à N'Djamena, l'armée française apportant une "assistance quotidienne", a-t-il expliqué. Les munitions étaient "livrées sur la base française", a-t-il déclaré à la barre. Assurant le tribunal de sa "bonne foi", il a dit qu'il n'y a pas eu de sa part de "volonté maligne de contourner le système". Il a estimé "avoir été utilisé dans cette histoire", s'interrogeant sur les "vraies raisons de tout cela", s'estimant victime d'un "règlement de comptes". Des peines d'un an avec sursis et 150.000 euros d'amende et huit mois avec sursis ont également été requise contre deux autres membres de Griffon. Le tribunal a mis son jugement en délibéré au 18 octobre". Etrange procès, pourrions nous dire, car, comme le fait aussi remarquer le Nouvel Obs, il est impossible que les militaires français n'aient pas été mis au courant de la situation, ce qui rend ce procès ubuesque, tout simplement. Le responsable plaide la bonne foi, et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle est flagrante : tout s'est passé plutôt comme si les responsables militaires français avaient accepté et étaient revenus après coup sur leur décision : or il faut rappeler que l'affaire a débuté en 2006 ; sous un Président, et qu'elle s'est poursuivie sous un autre. Aurait-on changé entre temps de stratégie, c'est ce qu'il convient aujourd'hui de vérifier en effet.

 

En 2006, faisons tout d'abord l'état des lieux de l'armée tchadienne, en prise depuis des années avec une rebellion au sud du pays dont elle n'arrive pas à se dépêtrer. Les rebelles sont équipés de Toyota 4x4 munis d'affûts de mitrailleuses lourdes d'origine russe et se déplacent rapidement. Seule une aviation dédiée à la contre-insurrection (COIN) serait capable d'en venir à bout à coups de bombardement prècis et répétés, le mieux étant de nuit pour augmenter l'effet de surprise, une fois la position des opposants repérée. Mais les forces aériennes tchadiennes sont alors au plus bas. Ses vieux Skyraiders (français) sont partis au rebus il y a longtemps, il ne lui reste que quelques Alouette III achetées aux néerlandais, un SIAI-Marchetti SF-260 et un Hercules C-130 pris tous deux aux Libyens et fonctionnant aléatoirement, deux Cessna Skymasters push-pull et un Antonov 26, et c'est tout. Pas vraiment de quoi fabriquer une escadrille d'attaque au sol !

 

 

Et c'est là qu'apparaît en 2005 le dénommé Boukharouba, de son prénom Habib, qui est un ancien pilote de chasse sur Mirage III (ici le récit d'une aventure survenue à un de des collégues de patrouille, Henri de Waubert  de Genlis, et lisez surtout le coup pendable du Harrier biplace repeint intégralement en rose par des français facértieux !), un français qui est alors en Algérie pour "y vendre des avions de protection des frontières" nous dit le Nouvel Obs. L'homme est le représentant français d'une société américaine un peu particulière, puisqu'elle s'est lancée dans les composites, de façon assez réussie (elle a déjà participé aux ailettes d'une capsule de secours de la prochaine fusée américaine et devrait réaliser son réservoir principal, et en même temps construit un petit drone à bas coût qui lui a valu un contrat juteux des armées), une société qui fait aussi dans le refurbishing d'anciens avions, les mettant aux normes modernes avec des équipements venus d'Israël (les écrans LCDs des cockpits) ou d'Afrique du Sud (l'armement) : le privé, on le sait, n'a pas de frontières. A savoir sur les petits Safir 43 ou Firnas 142, des productions indigènes, bien connues des pilotes instructeurs du centre de formation aérienne militaire initiale (CFAMI) de la base aérienne 701 de Salon-de-Provence, qui ont pu voler dessus en 2012. La sortie en juin dernier du premier drone algérien, le CCS-01 ne devant pas être totalement étranger aux contacts de notre fameux représentant, qui est resté un grand fan d'avions : il vole lui-même en meeting sur un superbe Fouga CM-170 Magister (F-AZLV, le 379eme produit).

 

Un appareil resté longtemps au musée de Brive (immatriculé F-GKEI), appartenant à l'amicale des Ailes Anciennes Villenevoises, racheté en septembre 2005. Ses nombreux contacts dans l'industrie d'armement (notamment chez des vieux amis pilotes reconvertis en brokers discrets) lui permettent d'envisager de fournir à la demande des avions à un état qui désirerait s'équiper discrètement. C'est ainsi que sa firme Griffon se fait approcher par un intriguant, nommé Abakar Manany (ici à gauche) y, qui est alors un grand ami de Claude Guéant (il lui a fait obtenir rapidement la nationalité française affirme le Nouvel Obs), qui tout aussi discrètement joue déjà le monsieur Françafrique du clan Balladur, lié à Robert Bourgui ou au libanais Claude Samama. Il lui demande s'il pourrait équiper en toute discrétion le Tchad d'avions pour mâter les rebelles, dirigés par deux anciens conseillers du président Deby. Chirac et Villepin ne sont pas chauds pour intervenir, aussi c'est la branche Balladurienne qui saute sur l'occasion de réaliser un contrat d'armement. Une vieille guerre intestine de la droite, évoquée ici sur Agoravox, les contrats conclus servant à alimenter les caisses noires de chaque parti : on y retrouve Nicolas Bazire à la manœuvre, le chef de cabinet d'Édouard Balladur à Matignon et le témoin de mariage d'un certain Nicolas Sarkozy, accusé aujourd'hui d'avoir transporté beaucoup de valises pleines de billets en direction de la Suisse. 

 

 

L'intermédiaire tchadien proche de Claude Guéant, le dénommé Abakar Manany, est surtout le directeur d'Amjet Executive, une compagnie de jets privés fondée en 2009, qui est très en cour en France : c'est son Airbus 319 CJ 100 par exemple qui a conduit récemment l'équipe de football française lors de sa tournée en Amérique du Sud (le 12 juin 2013). Entre deux vols (il pilote lui-même) le PDG de l'entreprise vante les mérites du luxe : "le luxe est un art - il ne peut pas être acheté. Vous pouvez être très riche, mais cela ne signifie pas nécessairement que vous comprenez la valeur des choses" déclare-t-il dans une revue spécialisée. Proche du président tchadien, mais aussi plutôt de Nicolas Sarkozy, selon Zoomtchad  : "sans compter les dernières révélations du Canard Enchaîné selon lesquelles, Bachir Saleh, ancien directeur de cabinet de Khaddafi, aurait obtenu un titre de séjour pour lui et sa famille ; exfiltré de Libye dans un avion suisse, il est actuellement protégé par les services de Claude Guéant. Le Tchadien Abakar Adoum Manany a été cité dans cette affaire, pour avoir joué un rôle dans les négociations entre les proches de Sarkozy et ceux de Khaddafi. A bord d’un jet privé, il aurait effectué plusieurs voyages entre Paris et Tripoli. On parlait de lui comme le « gentil coursier » commente le journal. En remerciement, il fut décoré de la Légion d’honneur et obtint la nationalité française. Des affaires à suivre..." Son role est jugé assez important en tout cas pour qu'il bénéficie en prime en France de la protection d'un policier et "chaque policier coûte près de 71.000 euros par an", rappelle avec justesse Europe 1. A remarquer que tous ses avions sont enregistrés... en Grèce (avec le préfixe SX). Les banques grecques, c'est bien connu... la spécialité d'Amjet ? Le transport de chefs d'état ! "Chez Amjet Executive, nous proposons nos services pour l’organisation de visites officielles de personnalités d’état, et de délégations gouvernementales. Vous bénéficiez de l’expérience et du professionnalisme sans failles de toute notre équipe à votre service. Nos aptitudes d’organisation et de coordination, notre réactivité et notre flexibilité sont les ingrédients essentiels pour assurer une expérience fluide du début jusqu’à la fin. Nous connaissons parfaitement le protocole et les besoins de coordination nécessaires aux visites officielles de délégations gouvernementales ou de chefs d’état" peut-on lire sur son site.

 

Le rôle de Manany, une fois fâché avec Idriss Deby à partir de 2008 ? De rapprocher Sarkozy du Quatar, affirme aujourd'hui"Tchadantropus" : "en délicatesse depuis plusieurs années avec Idriss Deby, dont il fut le conseiller spécial, le Tchadien Abakar Manany est devenu le missi dominici de Sassou N’Guesso auprès des émirats du Moyen-Orient, en particulier du Qatar. Il remplace dans ce rôle le Congolo-Malien Abbas Haidara, écarté en raison de ses trop faibles résultats par le chef de l’Etat congolais lui-même. Abakar Manany a été introduit au palais du Plateau par Julienne Johnson, dite "Joujou", fille aînée de Sassou, ainsi que par sa sœur Ninelle NGouélondélé. Le Qatar envisage de construire, avant la présidentielle de 2016, un centre d’affaires à Brazzaville. Il devrait également participer à la reconstruction des quartiers de Mpila et Ouenzé de la capitale congolaise, détruits lors des explosions de mars 2012. Reconverti dans l'aviation via Amjet Exécutive, Abakar Manany a par ailleurs été l’un des principaux intermédiaires du président français Nicolas Sarkozy auprès des Qataris, après avoir longtemps fréquenté la mouvance chiraquienne."

Car les enjeux financiers et politiques de cett sorte d'adroit entregent sont fondamentaux. Cela donne ceci comme récit des négocations et des transactions à la mi-90 avec l'Arabie Saoudite, par exemple, déjà sous l'égide d'un Takkiedine : "reste plus qu'à savoir où va transiter l'argent, ce que précise aussi Libération dans cet excellent article datant de dix ans : "Mission réussie pour tout le monde. Sawari 2 est signé le 19 novembre 1994, au Maroc, par François Léotard et le prince Sultan. Il porte sur deux frégates armées avec option sur une troisième. Les contrats de commissions sont déjà faits. Ils sont « hors normes ». D'abord le pourcentage : 8 % au lieu d'1 ou 2 %. Et leur portée : ils visent toutes les affaires à conclure avec l'Arabie Saoudite durant cinq ans. Les comptes bancaires des intermédiaires sont prêts. Pour Ben Mussalam, ce sera la Deutsche Bank, Cantrade et Pictet ; les trois à Genève. El Assir a préféré la SBS, de Genève également. Takkiedine choisi la Saradar (Paris) et la Lloyds à Londres. Curieusement, les contacts entre les intermédiaires et « l'échelon politique » se poursuivent après la signature. En janvier 1995, Donnedieu de Vabres devient membre de la cellule politique du candidat Balladur à l'élection présidentielle. Les 10 mars et 13 avril 1995, en pleine campagne, Donnedieu de Vabres trouve le temps de rencontrer encore Ben Mussalam et Takkiedine, alors que le marché est signé". Bref, ça continue à verser, et même en pleine campagne électorale (d'où les allées et venues du porteur de valises, dont le trésorier de la campagne Balladur, René Galy-Dejean !) ! Et même jusqu'en 2001 même... juste avant que Chirac ne soit réélu, et alors qu'il s'est déjà arrangé pour torpiller tant qu'il pouvait tous les contacts balladuriens" (ci-dessous un PC-9 irakien).

Contacté par la bande par le Tchad et le roi des jets privés et ami des grands footballeurs, notre spécialiste de l'aviation répond par une analyse que d'autres ont fait avant lui : les meilleurs avions de type COIN sont des avions à hélice, à turbopropulseur, désormais performants et équipés comme des chasseurs modernes. La France en a, ce sont des Embraer EMB 312 Tucano, qui équipent l'armée de l'air depuis 1993 où ils ont remplacé ses Fouga Magister (elle en avait acheté 50) ; mais les avions sont en fin de vie (ils seront tous retirés du service le 22 juillet 2009), et le Tchad pourrait alors en recevoir, avait-on dit. Mais l'avion, devenu trop coûteux à faire fonctionner ne sera pas retenu. Notre spécialiste se tourne alors vers un équivalent, un Pilatus biplace lui aussi d'entraînement, que la France connaît bien. Les Pilatus PC-7suisses les plus connus étant en effet les appareils des patrouilles acrobatiques "Martini" "Ecco" ou Adecco" qui à ce moment-là enchantent les meetings aériens par leurs prouesses : c'est ce qu'il recommande au conseiller tchadien. Rééquipés d'une avionique israélienne, les avions peuvent devenir de redoutables avions d'attaque au sol. Un site suisse contre la prolifération des armes en recense les tristes "exploits" : Saddam Hussein en a en effet donné la triste démonstration, en faisant larguer par les siens des gaz asphyxiants sur ses populations kurdes.


L'attaque chimique d'Halabja du 16 mars 1988 restée dans toutes les mémoires a été en effet menée par ses Pilatus (cf. Tribune de Genève du 14/9/1992 : "Un pilote kurde de Saddam dénonce l’utilisation des Pilatus"). En 1979, Pilatus avait vendu 52 de ces appareils à Saddam Hussein ! Au Guatemala, l’armée utilise des PC-7 contre les rebelles et la population civile (un des Pilatus est abattu en 1989). A Chiapas, au Mexique, en 1994, ce sont encore des avions Pilatus PC-7 qui bombardent et tirent sur des insurgés indigènes et des civils, faisant des centaines de morts civiles. En Angola, Angola en pleine guerre civile, dans les années 90, les PC-7 du MPLA ( 80 appareils !) sont utilisés contre la population civile. Le Pilatus s'impose donc de lui-même ; mais la suisse est réticente à vendre ses PC-9 : le marché de l'appareil d'occasion s'impose donc naturellement aux yeux de Boukharouba. Nous sommes alors en 2006, et il est temps pour notre bricoleur de se fabriquer une armée avec pas mal de Système D. C'est un fait évident qu'on peut en effet transformer facilement un Pilatus civil en avion de guerre : les Slovènes ne s'y sont pas trompés, en s'équipant ainsi d'avions d'attaque au sol à bas coûts... capables d'emporter une multitude de charges diverses. L'avion devenant un "Hudournik " :

 

 

France Info et Philippe Vasset racontent comment a eu lieu la transformation : "Au printemps 2005, Habib Boukharouba reçoit donc un coup de téléphone. Au bout du fil, un représentant du Tchad lui demande de l'aide (c'est Abakar Amany, ici avec le footballeur Samuel Eto'o, qui possède aussi un MD-83 remis à neuf pour VIP). Le président tchadien, Idriss Deby, essaie de repousser les assauts d'une guerilla. Mais son aviation est trop faible, trop ancienne. Les appareils sont en train de rouiller. Habib Boukharouba pourrait-il les rénover et former les pilotes tchadiens ? L'homme d'affaires accepte. Il envoie ses équipes à N'djamena. A la demande du Tchad, il va plus loin. Il fait son marché. Aux Etats-Unis, en Suisse, en Algérie, au Pakistan, il achète du matériel pour équiper l'armée tchadienne. Mieux encore, il envoie ses propres pilotes pour participer à certaines missions et pour pilonner les rebelles. Il sauve le président Idriss Deby. A-t-il le droit d'agir ainsi ? En tout cas, il prend ses précautions. Sa société est installée près de Paris. Elle a besoin du soutien officiel de la France. En octobre 2006, elle demande donc au ministère de la Défense une "autorisation d'intermédiation et de commerce" de matériel de guerre. Habib Boukharouba n'a pas de raison d'être inquiet. Depuis le début de cette affaire, il travaille sans arrêt avec l'armée française qui est très impliquée au Tchad et qui soutient le président Deby."

Il ne lui reste plus qu'à en trouver, des Pilatus civils à reconvertir en armes de guerre : nous verrons ça demain si vous le voulez bien.


Au Tchad, le dictateur Déby soutenu par Hollande réprime.

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© (DR)
"En voyant (le dictateur, ndlr) Idriss Déby reçu à l’Élysée en décembre, en le voyant assis à la droite de François Hollande en juin lorsque ce dernier a reçu le prix Houphouët-Boigny, en comprenant que l’armée tchadienne va défiler à Paris le 14 juillet, les Tchadiens de la rue se disent qu’il est soutenu par la France, donc qu’il est intouchable." Un article de La Croix qui mérite le détour (voir plus bas).
 
En préambule, rappelons que le dictateur Idriss Déby a été porté au pouvoir par les militaires français en 1990. "Le 2 décembre 1990, avec l'appui de la France, il chasse du pouvoir son ancien compagnon d'armes Hissène Habré (accusé de crimes contre l'humanité, son bras droit était à l'époque Deby, ndlr) après une période de lutte armée menée à partir du Soudan et le remplace le 4 décembre avec le titre de président du Conseil d'État. Il est ensuite désigné président de la République du Tchad le 28 février 1991 après l'adoption de la Charte nationale." (Wikipedia).
Mis à mal en 2008 par une rébellion, il a été maintenu au pouvoir grâce à une intervention militaire française sous Sarkozy II.
© (DR)
Le dictateur en a profité pour éliminer avec la bienveillance française l'opposant démocratique le plus important du pays : Ibni Oumar Mahamat Saleh. Idriss Déby, dictateur en place depuis plus de 20 ans est devenu le protégé du "chef de guerre" Hollande, pour ses bons et loyaux services de tirailleur au Mali. C'est donc logiquement que les troupes du kleptocrate françafricain défileront sur les Champs-Elysées lors de la fête nationale du 14 juillet. A côté de lui Bachar El-Assad est un ange. C'est vous dire la conception racialiste des droits de l'homme en vigueur à l'Elysée et plus généralement ailleurs...

Lire aussi :
- Les nouveaux barbares : comment les USA et la France pillent l'Afrique
- Le "chef de guerre" Hollande va de Mali en pis...en Centrafrique


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La Croix 12 juillet 2013 Un vent répressif s’abat sur le Tchad

Le 14 juillet, l’armée tchadienne défilera sur les Champs-Élysées. Le régime du président Déby, qui accuse l’opposition d’avoir fomenté un coup d’État, a emprisonné plusieurs hommes politiques, chefs militaires, et journalistes.
Au côté des troupes françaises de retour du Mali, un détachement des armées malienne et tchadienne (ainsi que des unités des dix pays africains engagés au Mali) défilera sur les Champs-Élysées, dimanche 14 juillet. Une consécration pour le Tchad, qui a envoyé au Mali 2 000 soldats combattre auprès des Français dès le mois de janvier.

Cependant, l’heure n’est pas aux réjouissances dans ce pays. La peur d’être arrêté, emprisonné, éliminé par les agents du président Idriss Déby domine les esprits depuis des semaines. Arrestations d’opposants, villes quadrillées par l’armée, population contrôlée, surveillée et fouillée à tout moment, le climat est particulièrement tendu.

CRAINTE ET EXASPÉRATION
« Nous avons peur de circuler, de parler, de disparaître soudainement. Au téléphone, sur Internet, on fait attention à ce que l’on dit. La crainte et l’exaspération sont générales », témoigne Valentin Baldal, le secrétaire général de la Ligue tchadienne des droits de l’homme, joint au téléphone à N’Djamena par La Croix.

« La situation sociale s’est considérablement détériorée depuis début mai, déplore aussi Christian Mukosa, responsable du programme Afrique d’Amnesty International, de retour du Tchad. Nous n’avions pas connu cela depuis l’attaque des rebelles sur N’Djamena en 2008. On est toujours sans nouvelles de l’un des opposants arrêtés à l’époque, Ibni Oumar Mahamat Saleh. »

« COUP D’ÉTAT MANQUÉ »
Cette fois, tout a commencé, avec la nouvelle d’un « coup d’État manqué », le 1er mai. Ce jour-là, les forces de sécurité ont investi une concession où Moussa Tao Mahamat, un ancien chef rebelle, participait à une réunion politique. Selon les autorités, il se préparait un coup d’État. Bilan de l’opération selon Amnesty International : huit morts, de nombreux blessés et une trentaine de jeunes gens arrêtés.

Au cours de cette intervention, les forces de sécurité auraient trouvé la liste des membres du futur gouvernement putschiste. Cinq députés – Saleh Makki, Malloum Kadre, Gali Gatta Ngothé, Ngarlejy Yorongar et Routouang Yoma Golong – sont arrêtés par les forces de l’ordre entre les 1er et 7 mai. Un sixième, Saleh Kebzabo, leur échappe car il est à l’étranger.

L’OPPOSITION MUSELÉE
Le 2 mai, au tour de l’armée d’être touchée. Trois officiers supérieurs – le directeur de la justice militaire, le général David Ngomine Beadmadji ; le gouverneur de la région de Salamat, le colonel Ngaro Ahidjo ; le général Assie Assoue – sont arrêtés.

Les journalistes n’échappent pas à cette vague. Deux sont arrêtés, Éric Topona, le secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens (UJT), Moussaye Avenir de La Tchiré, rédacteur en chef du journal Abba Garde. Un mois plus tôt, le 30 mars, le blogueur Jean Laoukolé avait été jeté en prison.

« Aujourd’hui, les jeunes gens de la réunion politique, les journalistes et un député sont toujours en prison. Les autres sont en liberté provisoire. Mais ils savent qu’ils peuvent être arrêtés à tout moment », s’inquiète Christian Mukosa.

« Menaces de coup d’État, rumeurs selon lesquelles les mouvements rebelles se réorganisent, peur d’une attaque islamiste… Idriss Déby en profite pour museler son opposition », constate à son tour Florent Geel, du bureau Afrique de la FIDH.

IDRISS DÉBY « TOUT PUISSANT » DEPUIS L’INTERVENTION AU MALI
« En aidant la France au Mali, Idriss Déby a gagné le droit, à ses propres yeux, de faire le ménage avec son opposition, analyse Valentin Baldal. Il se sent tout-puissant. Il pense qu’il peut agir comme il veut, quand il veut et contre qui il veut. Ce climat d’impunité soulève la crainte des gens. Personne n’ose critiquer ouvertement le président. »

Le journaliste de Radio FM Liberté, Blaise Djimadoum Ngarngoune, le confirme, de N’Djamena, à visage découvert : « La situation des droits de l’homme n’a jamais été très brillante au Tchad, mais depuis que l’armée tchadienne s’est engagée au Mali, le président Déby se croit tout permis. Les journalistes travaillent avec une épée de Damoclès sur la tête. Beaucoup de mes camarades ont très peur d’être arrêtés s’ils évoquent la corruption, la confiscation de la manne pétrolière par le régime… Alors, ils préfèrent s’autocensurer, éviter les sujets qui fâchent. »

« A DROITE DE FRANÇOIS HOLLANDE »
L’opposant Abdelkerim Yacoub Koundougoumi, réfugié politique en France, ajoute : « En voyant Idriss Déby reçu à l’Élysée en décembre, en le voyant assis à la droite de François Hollande en juin lorsque ce dernier a reçu le prix Houphouët-Boigny, en comprenant que l’armée tchadienne va défiler à Paris le 14 juillet, les Tchadiens de la rue se disent qu’il est soutenu par la France, donc qu’il est intouchable.

Le président de l’ONG Survie, Fabrice Tarrit, est atterré : « En soutenant l’armée française, Idriss Déby est redevenu une personne fréquentable pour François Hollande. Il n’avait pas été reçu à l’Élysée après l’élection du candidat socialiste. Un an plus tard, les choses ont bien changé. Les hommages appuyés de la France à l’armée tchadienne, le défilé sur les Champs-Élysées : le Tchad d’Idriss Déby est l’allié de la France. Ce message renforce l’impunité du président tchadien chez lui. »

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L’ARMÉE TCHADIENNE AU MALI
Dès janvier 2013, le président Déby envoie au Mali, à la demande de la France, 2 000 soldats pour participer à la campagne militaire. Le contingent tchadien est engagé dans la région de Kidal, où le 22 février, pris sous le feu djihadiste dans la vallée de l’Ametettai, il perd 26 soldats, et 70 sont blessés.

Au total, 36 soldats tchadiens ont été tués et 80 blessés au Mali. La France a plaidé pour que le Tchad obtienne le commandement de la force onusienne entrée en action au Mali le 1er juillet. Mais l’ONU lui a préféré un général rwandais. L’armée tchadienne est accusée de ne pas respecter les lois de la guerre et d’enrôler des enfants-soldats.

LAURENT LARCHER

Le Blog Tchadoscopie demande la libération immédiate et sans conditions des journalistes tchadiens arretés.

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Deux journalistes EricTopona (droite) et Moussaye Avenir de la Tchiré (gauche), détenus dans le camp d’Amsinene, à Ndjaména.


Ils ont été arrêtés par les autorités tchadiennes les 6 et 7 mai 2013.


Secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens (UJT) et ancien journaliste de la Radiodiffusion nationale tchadienne, Eric Topona a été inculpé pour "atteinte à l’ordre constitutionnel". 

Moussaye Avenir de la Tchiré, directeur de publication du journal Abba Garde et trésorier de l’UJT, est lui poursuivi pour "incitation à la haine et au soulèvement populaire". Il n’aurait pas dû être placé sous mandat de dépôt, puisque la loi tchadienne ne prévoit pas de peine privative de liberté en cas de délit de presse.

 

Makaila Nguebla: "Je pense que c'est Jean-Bernard Padaré..."

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2901030-4107370RFI : Vous avez obtenu un visa longue durée pour la France, quelle est votre première réaction?

Makaïla Nguebla : Je suis très content et heureux. C’est un soulagement et un dénouement en même temps. Vous savez ça fait pratiquement dix ans que je suis à l’étranger, je suis privé de mon passeport tchadien et de ma carte d’identité nationale tchadienne. J’étais également privé au Sénégal, depuis sept ans, de mon statut de réfugié politique. Tous mes droits ont été bafoués. Donc, je remercie la France parce qu’elle a restauré ma dignité, parce que la France une fois de plus a montré son attachement aux valeurs universelles des droits de l’homme, notamment la liberté en général et la liberté d’expression en particulier.

Est-ce que cela vous a surpris ?

Cela ne m’a pas surpris dans la mesure où je connais un peu la France en tant que terre d’asile, qui a toujours accueilli des opposants, des militants des droits de l’homme, des journalistes et toutes autres personnes persécutées dans leur pays respectif.

Il faut dire que dans votre démarche, vous avez été soutenu par plusieurs associations.

J’ai été soutenu par Reporters sans frontières, Amnesty International, de très hautes personnalités françaises, notamment des députés, mais aussi des chercheurs, des journalistes, pour demander à la France de m’accueillir.

Vous êtes Tchadien. Ces dernières années, vous avez donc vécu à Dakar où vous avez animé un blog sur le Tchad. Mais le 7 mai, vous avez été expulsé du Sénégal vers la Guinée-Conakry. Qui était derrière cette expulsion à votre avis ?

Je pense que Jean-Bernard Padaré, le ministre de la Justice tchadienne, en est responsable. Le présidentRENARD-PADARE-TCHADONLINE-PHOTO-09-05-2013-06-37-19 Idriss Deby aussi.

Vous avez donc été harcelé ces derniers mois, mais d’autres journalistes tchadiens, eux, à Ndjamena, sont en prison…

C’est un triste constat que des journalistes soient arrêtés. Notamment Eric Topona qui est journaliste à la radio nationale tchadienne et aussi secrétaire général de l’Union des journalistes tchadiens (UJT). Il y a Moussa Avenir Dela Tchiré qui est directeur de publication de l’Abba Garde. Il y a aussi le cas de Jean-Etienne Laokolé qui a été arrêté à Ndjamena. Ces arrestations successives ont été condamnées et déplorées aussi bien au niveau national qu’international. Cela montre l’attention particulière portée sur ces arrestations au Tchad.

Ce qui est reproché à vos confrères aujourd’hui en prison, c’est d’avoir eu des échanges avec vous…

Non, je démens cette information. Je n’ai pas eu d’échanges avec Eric Topona, ni avec Avenir Dela Tchiré, encore moins avec Jean-Etienne Laokolé. J’ai évité d’avoir des contacts avec ces personnes qui sont à Ndjamena. Moi je suis très loin de Ndjamena et nous ne sommes pas en sécurité.

Ce visa que vous accorde la France, est-ce que cela peut être un message pour vos confrères tchadiens ?

C’est un signal fort effectivement que la France envoie en direction de Ndjamena pour je pouvoir libère le plus urgemment possible ces journalistes. Leur place n’est pas en prison, mais plutôt dans une rédaction. Il faut dire que la France, déjà dans un communiqué de presse publié par le ministère des Affaires étrangères, avait condamné ces arrestations. Ça montre l’inquiétude de la France ou son attachement à la question de la liberté de la presse au Tchad.

Ce dimanche 14 juillet, des troupes africaines et notamment tchadiennes ont défilé sur les Champs-Elysées à Paris. Votre visa vous a été accordé quelques jours plus tôt, est-ce une simple coïncidence ?

C’est une coïncidence, mais une coïncidence heureuse. La démarche de la France est une démarche humanitaire. Cela n’a rien à voir avec la présence de troupes africaines sur les Champs-Elysées.

Votre blog connaît un certain succès, mais beaucoup disent que vos informations ne sont pas toujours fiables et que vous colportez plus de rumeurs que d’informations ?

Si, aujourd’hui, mon blog a une telle influence, ça veut dire qu’il y a du sérieux dedans. Je tiens compte des condamnations et des propos de mes détracteurs. Cela peut venir du pouvoir en place, mais le fait que ce blog soit aujourd’hui sur TV5, trié parmi les blogs francophones et au niveau mondial, ça montre une attention particulière portée à ce blog par une large opinion internationale.

Mais quand on est loin du Tchad, est-ce qu’on n’a pas tendance à se sentir à l’abri de toute poursuite judiciaire et donc à déraper éventuellement ?

Je n’ai pas dérapé parce que tout ce que nous disons sur le Tchad reflète la stricte réalité du pays. Donc je ne vois aucun dérapage.

Mais franchement quelques fois, il n’y a pas de calomnies contre le régime tchadien sur votre blog ?

Parler de calomnies, ça n’a rien à voir avec les actes que posent aujourd’hui le régime d’Idriss Déby à l’encontre du peuple tchadien qui, effectivement, depuis 23 ans, est opprimé.

 

Source : RFI



Lire l'article sur tchadinfos.com : Interview de Makaila Guebla sur RFI | Tchadinfos.com | Portail d'information sur l'actualité tchadienne et internationale 

La notion de l’effort sur soi (jihad Al nâfs) dans l’exercice spirituel du jeûne du mois de Ramadan

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Par Talha Mahamat Allim
Genève, Suisse
 
cropped-ramadan-2013-calendar-download1Le mois de Ramadan est incontestablement un Trésor inestimable d’opportunités individuelles, familiales et communautaires, en se rapprochant davantage dans la recherche de l’agrément divin par le cœur, l’esprit, la pratique et le culte. C’est aussi une période de toute bénédiction pour le croyant, en ce sens que toutes les opportunités pour se rapprocher d’Allah sont amplifiées et intensifiées. Une invitation à freiner nos passions et maîtriser les envies démesurées de notre égo.  
 
C’est également une grande occasion pour le musulman de renouer avec l’objectif ultime de ce mois béni, c’est-à-dire l’effort, la persévérance, la patience, l’endurance et le perfectionnement de l’être afin d’atteindre la piété. En d’autres termes, il s’agit pour le croyant de retrouver par la pratique d’exercices spirituels, un équilibre intérieur et une plus grande présence à soi en mettant en évidence sa piété et sa crainte envers Allah.
 
Exerçons le Ramadan dans ses 3 dimensions à savoir : 1) le jeûne du corps (abstinence de manger, de boire et d’avoir de rapport intime), 2) le jeûne des organes (yeux, oreilles, langue mains, pieds…) et 3) le jeûne du cœur c’est-à-dire travailler profondément sa spiritualité. Le prophète de l’Islam disait : il y a parmi les croyants qui n’ont de leur jeûne qu’abstinence de manger, de boire…évidemment, c’est une façon de dire que cela n’en vaut pas la peine. Le vrai jeûne, c’est celui des sens, des organes et du cœur. C’est encore plus exigeant, mais bien sûr plus exaltant, plus rassurant et plus stimulant.
 
De ce fait,  le jeûne n’est aucunement une invitation à la paresse mais un appel à plus de travail sur soi. La société n’étant que le reflet de la qualité des individus qui la composent, l’effort sur soi et la réforme de l’individu offrent certainement la possibilité de renouer avec le bien et d’améliorer le vivre-ensemble. C’est pourquoi l’effort sur soi (jihâd an-nafs) trouve toute sa place dans la vie quotidienne de chaque croyant. Il s’agit bien évidemment de l’effort que le musulman doit faire sur lui-même en luttant contre sa propre violence, sa colère, son égoïsme… pour être digne de son humanité et de l’agrément de Dieu.
 
L’exemple que le prophète Muhammad a donné quand il questionna ses compagnons  concernant le combat à mener contre sa propre violence est édifiant : « Qui est le plus fort parmi vous ? Un homme lui répondit : « C’est lui qui renverse son ennemi. » Le Prophète le corrigea en affirmant « Non, l’homme le plus fort parmi vous est celui qui maîtrise sa colère ».
 
De ce fait, la maîtrise de la colère suppose un travail personnel exigeant et le premier champ de l’expérimentation spirituelle n’est autre que notre propre cœur.  Le Prophète (Qu’Allah l’élève davantage en grade et préserve sa communauté de ce que le messager craint pour elle) disait que : « Dieu ne considère pas vos apparences mais vos cœurs et vos œuvres. »
 
La recommandation constante du Prophète de tous les temps sous toutes les conditions est  d’œuvrer pour le meilleur, et  de faire preuve du meilleur caractère. Le bon caractère, au sens des enseignements du Prophète, rapporte bien plus qu’accomplir des actes surérogatoires, comme en témoigne le récit de Sa'd Ibn Abby Waqaas dont le prophète exhortait à copier ses pratiques d’excellence et du bon comportement puisqu’il était compté parmi les habitants du paradis.
 
L’enjeu donc est de taille – à savoir cultiver le sens de l’effort et de l’élévation de nos œuvres vers la recherche de l’agrément d’Allah en étant dans la meilleure des postures, le tout dans le cheminement de la Sunna du Prophète ! Il importe de faire des valeurs, vertus et principes du mois de Ramadan un modèle de savoir-vivre, de savoir-être et un mode de vie continuel, non pas uniquement limité à la seule période de Ramadan.
 
Au demeurant, n’oublions jamais la terrible échéance de la mort et qu’on doit rendre des comptes de nos actes un jour. De ce point de vue, il faut faire face à ses faiblesses tout comme à ses tentations et faire en permanence l’effort sur soi (djihad Al nâfs) pour rester sur la voie de l’agrément de Dieu. L’essence même de l’Islam se développe dans l’amour et le bon comportement.
 
Puisse Allah nous compter parmi cette catégorie de croyants qui sont sous la coupe de Ses Immenses Faveurs, qui bénéficient de Son Pardon, de Sa Miséricorde, de Sa Mansuétude, de Sa Générosité, de Sa Protection, de Sa Grâce, de Son Paradis et qui restent constamment éclairés sous la Lumière du Prophète Muhammad, le prophète de la Guidance et de la félicité.
 
Talha Mahamat Allim

TCHAD: Communiqué de presse N°31: CONVENTION TCHADIENNE POUR LA DÉFENSE DES DROITS HUMAINS.

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TCHAD: Communiqué de presse N°31: CONVENTION TCHADIENNE POUR LA DÉFENSE DES DROITS HUMAINS.

La Convention tchadienne pour la Défense des Droits Humains est profondément indignée par les agissements inhumains de la brigade mobile mixte des agents forestiers effectués dans la région du Guerra. 
 

Cette brigade mixte sensée avoir été dissoute en théorie continue à sévir en province: huit (8) villages situés dans la région du Guerra ont été victimes de rackets de ces individus. En effet, sous le couvert de la lutte contre la désertification, quatre véhicules chargés d’agents forestiers armés jusqu’aux dents ont investi le mardi 9 juillet 2013 ces villages, et ont interdit à leurs habitants de défricher leurs champs en prévision de travaux champêtres. Devant la réticence des villageois, deux d’entre eux ont été molestés et arrêtés et des amendes allant de 2.000.000 à 500.000 FCFA leur ont été infligées.
 

Voici la liste des villages victimes de ces agissements arbitraires, et les montants des amendes: 
 

Le village Banda 2 000.000 FCFA, le village Tchofio 1.000.000 FCFA, le village Abrech 750.000 FCFA, Douziat 1.000.000 FCFA, Doungoulou 500.000 FCFA, Nikel 600.000 FCFA, Dabra 1.000.000 FCFA, au village de Gadjira, un habitant Mr Bichara Ayouba pour avoir protesté contre cette situation s’est vu brutalisé sans ménagement et une somme de 750.000 FCFA lui a été arrachée. Ces sommes d’argent sont prélevées sans quittances en contrepartie, ce qui nous amène à deviner leur vraie destination. Ces actes sont d’autant plus inadmissibles que des citoyens tchadiens sont empêchés de cultiver leurs propres champs alors qu’ils ne voulaient que les débarrasser des simples arbustes, comme ils le faisaient à chaque saison de pluie sans la moindre conséquence pour l’environnement.  
 

Certains villageois ont même abandonné leurs villages en quête d’autres endroits pour cultiver. Ces violations graves des droits humains sont effectuées avec la complicité passive des autorités administratives qui, du fait que cette brigade mobile est placée sous les ordres directs du chef de l’État craignent pour leurs postes.  
 

La Convention Tchadienne pour la Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) en appelle à la société civile au niveau national et international ainsi que les chancelleries de certains pays épris de justice d’intervenir le plus rapidement possible pour faire cesser ces pratiques barbares.  
 

La Convention tchadienne pour la Défense des Droits Humains (CTDDH) rend le Gouvernement tchadien responsable de la prochaine catastrophe humanitaire qui adviendra certainement dans le Département du fait de l’interdiction de cultiver imposée aux villageois.  

 

Fait à N’Djamena le 15 juillet 2013

Le Secrétaire Général Mahamat Nour Ahmet Ibedou

Email : ctddh.ongatchad@yahoo.fr tel : 91 03 85 71

(C.T.D.D.H) B.P : 5839 N’Djamena

 
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